Des pattes raclaient la poussière et le sable gris sous les épais nuages qui laissaient transparaître des rayons lunaires. Cette nuit, une lune ronde brillait par intermittence entre les nuages noirs et blancs. Là, au milieu d'un désert sombre et d'une température élevé malgré la nuit, une tigresse au pelage sombre avançait avec difficulté les mâchoires serrées. Sa blessure à l'oreille commençait à la faire de plus en plus souffrir. Une traînée noirâtre avait séchée sur son pelage et descendant jusqu'en bas de son épaule. Andhera avait tout perdu. Et la colère qui grondait en elle montait comme la douleur de sa plaie. Grondante comme la plus terrible des tempêtes que pouvait connaître Hostile. Sa soeur. Ses agresseurs. Sa marâtre. Le sang. La mort.

- Rhaaaa !

Le sable gicla sur le côté. De sa poignée de plomb, Andhera reposa son membre au sol en relevant les yeux vers la lune d'un regard menaçant. Mais avant que ses yeux ne plonge dans l'immensité blanchâtre, son regard s'arrêta sur une lueur au loin. Une ombre, non plusieurs, se dessinaient dans l'horizon. Des fermes abandonnées par de-là l'Héritage. Des zones dangereuses ou nombreux Répudiés trouvaient refuges. Mais il n'y avait pas que les tigres qui foulaient ses zones malheureusement.

Deux choix s'offraient à la tigresse. N°1 : passer son chemin pour éviter les ennuis et possiblement une mort causé par une bête monstrueuse mais mourir de sa blessure ; ou N°2 se diriger vers les fermes pour trouver de l'aide et possiblement mourir d'un combat acharné. Dans les deux cas, Andhera mourait.

La tigresse avança jusqu'à ce que la première ferme ne soit juste sous son museau. La nuit, un silence de mort planait au-dessus des bâtisses et de leurs ombres lunaires menaçantes. Au premier abord, Andhera aurait pu croire que le lieu était entièrement vide. Mais lorsqu'une sorte de cliquetis arriva jusqu'à ses oreilles, Andhera compris qu'elle était loin d'être seule.

Son coeur s'accéléra dans son poitrail. L'instinct d'Andhera lui hurlait déjà de fuir loin et pourtant, la tigresse essaya de repousser les limites de sa peur en espérant ne se faire que de simples idées.

Continuant d'avancer sur cette terre battue et desséchée, Andhera restait sur le qui vive jetant des coups d'œil à gauche, puis à droite tout en mesurant la distance qui l'a séparait de la première bâtisse des humains.

Soudain, la femelle arrêta sa marche qu'elle se voulait furtive en sentant un frisson lui remonter de la tête à la queue. Là, sous ses pattes, une chose semblait se mouvoir. Tremblant les poussières et les petits cailloux proche de ses griffes, Andhera releva la tête juste à temps pour remarquer une ombre sortir du ventre de la terre. Un monstre jaillit avec ses yeux globuleux et ses longues pattes noires. Si Andhera savait que de tel chose existait, ces insectes n'étaient encore jamais apparut devant elle.

La tigresse n'eut même pas le temps de réagir, qu'une espèce de toile fileuse et argentée s'écrasa sur elle. Esquivant de justesse à la dernière seconde, Andhera sentit la toile se coller sur un bout de patte arrière et il ne fallut pas longtemps pour qu'elle ne sente une chaleur montante venir du contact de la substance.
Feulant en montrant les crocs, Andhera savait qu'elle ne ferait pas le poids et que l'insecte ne voulait qu'une chose, la dévorer. C'est pourquoi sans perdre une minute en ignorant tant bien que mal la douleur qui se propageait en elle et lui remontait jusque dans l'échine, Andhera se précipita à l'intérieur de la première ferme.

Haletante, la toile devait sûrement contenir un venin puissant. La peur présente en elle ne faisait plus le poids alors qu'elle entendait déjà la bestiole la pourchasser et grimper sur le toit de ses cliquetis.

Regardant avec une vision devenant flou, Andhera trouva un escalier menant vers une espèce de sous-sol en espérant que l'insecte ne pourrait pas la suivre.