⸗L'EVEIL DE FRANKENSTEIN⸗

Æter

Ca commençait bien à me gonfler ces petits rituels chelous. Chaque nuit on était enfermés dans des box seuls, chaque jour on était ensemble dans le petit parc. On mangeait toujours à la même heure, les petits soleils artificiels s’éteignaient toujours à la même heure. Et tout cela de gré ou de force. Oui je peux dire en connaissance de cause qu’on ne pouvait pas dormir tous ensemble. On avait essayé de rester tous ensemble une nuit, j’avais essayé de rejoindre le box avec quelqu’un d’autre, ais rien n’avait fonctionné, les bipèdes étaient rigides et les rituels inchangés.

Enfin inchangés… Cela fait un bon moment que j’attend devant la trappe pour rejoindre le parc et les autres. Mon horloge interne n’est jamais en panne, je suis certaine que la trappe aurait dû s’ouvrir depuis longtemps. Je n’étais pas trop surprise de les voir si lourdement armés, oui, comme ils nous tirent des fléchettes empoisonnées dessus je sais désormais que ce sont des armes. Ce qui me surprenait plus, c’était de les voir courir dans tous les sens. Saloperie de bipèdes ils ont oubliés de m’ouvrir avant de faire la danse des fourmis. Décidément ces créatures étaient bien les plus étranges du  monde.

Un détail attira mon attention, à part le boucan de ces vilaines créatures, aucun son ne me parvenait. D’habitude, je pouvais entendre le chant des oiseaux, le cri lointain d’une proie que je ne pourrais pas attraper, mais la rien. Alors je fis plus attention aux détails et aux indices, d’habitude les soleils artificiels sont éteints à cette heure, et pourtant, je pouvais voir leur éclat vaciller. Le tonnerre gronda. Finalement, quelque chose clochait, et ces bipèdes, n’étaient peut-être pas si étrange après tout. N’empêche qu’ils auraient pu m’ouvrir, ronchonnais-je dans ma cellule. Un bruit qui ne provenait ni d’un humain, ni d’un animal connu et identifié sur la terre retentit et fit même trembler les murs. Ce bruit ne ressemblait à aucun autre, et pourtant je savais qu’il appartenait à une créature vivante. Et puis, l’odeur métallique du sang se répandit dans l’air et c’est là que je compris qu’il me fallait quitter cette boîte métallique de toute urgence. Je ne pouvais pas ouvrir la trappe, j’avais déjà essayé en vain, les traces de mes griffes sur le métal dur et froid pouvaient en témoigner. Je décidais alors de pousser un feulement, mes camarades n’étaient peut-être pas très loin on pourrait échanger sur la situation. En attendant une réponse qui ne viendrais peut-être jamais, vu les mauviettes de la bande cela ne m’étonnerais guère, je cherchais quelque chose pour m’évader. Je n’en pouvais plus d’être enfermée dans cette cage, et même si tout au fond j’avais un peu peur, mon besoin de sortir de cet endroit restreint était plus le fort.

⸗L'EVEIL DE FRANKENSTEIN⸗

Æter

Je commençais à m'impatienter, l'odeur du sang de plus en plus présente me donnait des frissons. J'avais besoin d'action tout de suite pour faire redescendre l'adrénaline de la chasseuse qui sommeillait derrière ces barreaux. Quelqu'un répondit à mon appel et je cru reconnaître Falcon, c'est le seul qui y répondit on était que deux dans cette merde alors ? Je m'allongeais pour essayer de calmer mon pouls qui n'avait pas l'air de vouloir ralentir mais cela ne fonctionnait pas vraiment. Et puis un bruit assourdissant retentit dans la cage, et je vis la porte se plier toute seule. Je ne cherchais plus à comprendre les bipèdes, je me faufilais par l'espace libéré et me retrouvais enfin libre. Dans le couloir c'était un beau bordel, des félins et des bipèdes courraient en tous sens et des cadavres jonchaient le sol. Ni une ni deux je me dirigeais vers la gauche, c'était de la bas qu'on avait entendu les bruits, c'est la bas que couraient les bipèdes, c'est donc la bas qu'était la menace, et peut-être... une opportunité pour s'échapper. De toute façon j'aurai tout le loisir de rebrousser chemin si c'était trop dangereux m'enfin bon cela devrait bien se passer. Je fus coupée dans mon élan, les bipèdes me barraient la route. Je me précipitais dans un recoin, à l'ombre d'un mur afin d'observer la scène en toute tranquillité. Les bipèdes barraient la route, ou plutôt ils barraient le chemin mais de l'autre côté. Quelque chose essayait de rentrer ? Quelques bipèdes n'avaient pas d'armes et ils essayaient d'attraper les tigres qui s'étaient échappés comme moi. Immobile en position de chasse et tous les sens en alerte, les visages plats ne risquaient pas de me repérer et m'attraper.

Spoiler: